Qu’est-ce que la pleine conscience ?
Jon Kabat-Zinn a élaboré sa méthode en se basant sur des pratiques méditatives ancestrales. Les grands enseignants bouddhistes disent de la pleine conscience qu’elle est une qualité humaine fondamentale. Nous avons en principe tous accès à une claire conscience de tous les instants, seulement, notre rythme de vie ne nous permet pas toujours de la cultiver de manière à prêter une attention particulière à l’instant présent. La pleine conscience est donc une qualité innée de l’esprit, mais elle doit être cultivée et affûtée par celui qui souhaite en tirer des bénéfices.
C’est donc grâce à la pratique (méditative) quotidienne que l’on peut maintenir un état de pleine conscience et voir ainsi plus clairement les causes de sa propre souffrance. Cette méthode favorise la compréhension de la réactivité, elle permet de prendre pleinement conscience de l’attachement et des désirs qui ont tendance à nous faire agir de façon irréfléchie, souvent sous l’influence de nos exigences égocentrées.
Selon Christophe André, Jon Kabat-Zinn est celui qui a permis à des pratiques méditatives pluri-millénaires utilisées dans le champ de la spiritualité et du développement personnel de rentrer dans le champ de la psychologie scientifique. En codifiant et en adaptant ces approches méditatives, Jon Kabat-Zinn a permis leur évaluation dans le cadre d’une démarche scientifique.
La démarche scientifique sur les bienfaits de la Pleine Conscience avance dans tous les pays du monde grâce, notamment à l'imagerie médicale qui permet d'analyser le fonctionnement du cerveau.
Citation : (d'autres citations seront ajoutées à la page par la suite)
"L'espoir signifie simplement qu'un autre monde est peut-être possible,
mais il n'est ni promis ni garanti.
L'espoir appelle l'action;
l'action est impossible sans espoir."
Rebecca Solnit
Quand les hommes naissent, ils sont tendres et souples ;
quand ils meurent, il sont raides et durs.
Quand les plantes naissent, elles sont tendres et souples;
quand elles meurent, elles sont cassantes et sèches.
Ainsi quiconque est raide et inflexible est un disciple de la mort ;
quiconque est tendre et souple est un disciple de la vie
Ce qui est dur et raide sera brisé.
Ce qui est souple et faible est voué à perdurer.
LAO-TSEU Tao Te King
Les humains s’efforcent tous de s’endurcir et de se protéger. Comment en aurait-il pu être autrement ? Meurtris par les coups portés par la vie, nous n’avons pas eu de formation en profondeur, ni de soutien culturel, pour nous initier à l’art de s’ouvrir et d’assouplir nos résistances face à la vie. Quel autre choix avons-nous eu, si ce n’est celui de nous armer de courage et de parcourir le monde, épuisés de vivre dans la crainte et la méfiance sans que cela se sache, tout en protégeant nos flancs à chaque pas ? Pour chacun de nous, cette manière de marcher a un prix exorbitant. Nous perdons notre connexion avec le monde. La vie devient quelque chose que nous faisons, que nous traversons, plutôt que nous ne vivons. Ce constat est empreint de tristesse.
Chacun de nous le sait, à sa manière. Pris dans un engourdissement qui touche tous les aspects de notre vie, nous nous sentons coupés, isolés, pétrifiés, à peine capables de voir la lune, d’admirer la voûte céleste, de rire librement, de pleurer sans raison apparente, tandis que nous vivons dans une proximité lointaine avec nos amis, notre famille, et nos collègues. Oui, nous continuons à vivre nos vies. Nous marchons et parlons et apercevons les feuilles d’automne, mais sans entrain. La plupart du temps, nous vivons comme si nous étions enveloppés par un fin voile, un gel intérieur, un froid qui filtre à travers la peau, s’interposant entre nous-mêmes et le monde, nous laissant déprimés, sans vie, et repliés sur nous-mêmes. Il est possible de vivre une vie entière de cette manière. Ce gel, cette dureté sombre, est subtil et séduisant. Nous y sommes habitués de mille façons, parce que cela semble rendre la vie plus facile. Plus tolérable. Sûre. Croyez-le ou non, dans les confins du cœur, derrière cette rigidité, nous souhaitons tous trouver une issue. Fondre. Se dissoudre. Mijoter. Tout pointe en direction de ce travail d’attendrissement. Cela n’a absolument rien à voir avec la passivité, avec le fait d’abandonner, de se résigner à vivre la vie comme elle vient. Cela consiste plutôt à rencontrer la vie selon les modalités qui lui sont propres. Telle qu’elle est. Pleinement incarnée. Affirmer. Permettre au cœur de se déployer et de s’exprimer par sa voix propre. Cette voix qui est vôtre ! Cette voix cachée depuis longtemps dans cette poitrine de glace. Celle qui continue de frémir en présence de la joie et dans la souffrance. Nous avons peur de cette tendresse car nous pensons qu’elle menacera notre pouvoir, notre capacité à penser analytiquement, à agir de façon dépassionnée et directe...